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Comprendre les poinçons
Un poinçon est une marque officielle ou professionnelle apposée sur un bijou pour attester, selon les cas, le titre du métal, l’origine, le parcours ou l’identification du responsable de la mise sur le marché. C’est un repère de confiance — à lire avec méthode.
Ce que vous verrez le plus souvent
- Or 18K (750‰) : poinçon d’État “tête d’aigle” (bijoux garantis en France).
- Or importé : poinçon “hibou” (souvent rencontré sur des pièces ayant réintégré le circuit légal via les ventes aux enchères).
- Argent : poinçons d’État (ex. “Minerve” selon le titre) + marques complémentaires selon les pièces.
Remarque : selon l’époque, l’atelier, la taille de la pièce et son parcours, un bijou peut porter plusieurs marques, ou des marques anciennes.
1) Le poinçon « tête d’aigle » — or 18 carats (fabrication française)
La tête d’aigle est le poinçon d’État français utilisé pour les ouvrages en or 18 carats (750‰) lorsque la fabrication française est établie au moment du contrôle.
Ce poinçon est apposé par le Bureau de garantie lorsque le bijou est présenté directement par le bijoutier fabricant, à l’issue de la fabrication, dans un cadre où l’identité, l’adresse et l’activité du professionnel sont connues des autorités françaises.
Dans ce contexte, la tête d’aigle est généralement accompagnée du poinçon de maître, propre au bijoutier, qui engage sa responsabilité. L’ensemble atteste alors à la fois du titre légal de l’or et de la traçabilité professionnelle française de l’ouvrage au moment de sa sortie d’atelier.
Ce circuit concerne les bijoux neufs ou les pièces présentées par leur fabricant initial. Il diffère fondamentalement de celui des ventes aux enchères, où les maisons de vente interviennent comme intermédiaires et ne représentent pas le fabricant d’origine.
Sur le marché de la seconde main, la présence d’une tête d’aigle indique que le poinçon d’origine n’a pas été altéré au cours de la vie du bijou (mise à taille, réparation, usure). Lorsqu’il subsiste, il constitue le témoignage du premier poinçonnage, tel qu’effectué à la sortie de l’atelier du bijoutier français.
La tête d’aigle est ainsi le marqueur d’un premier circuit de fabrication identifié. Son absence ultérieure ne remet pas en cause la qualité du bijou, mais reflète simplement un parcours différent dans le temps et dans les circuits de commercialisation.
Il existe toutefois un cas particulier : lorsque la maison de ventes ou le commissaire-priseur présente au Bureau de garantie une pièce accompagnée de documents probants établissant sa fabrication française (facture d’origine, certificat, éléments traçables), le poinçon « tête d’aigle » peut être apposé, y compris dans un contexte de seconde main.
Dans ce cas précis, la tête d’aigle ne résulte pas du circuit enchères, mais de la reconnaissance formelle de l’origine française sur la base de pièces justificatives.
2) Le poinçon « hibou » — validation légale française (bijoux de seconde main)
Sur le marché français des ventes aux enchères, le poinçon « hibou » est un poinçon officiel français apposé par le Bureau de garantie dans le cadre de la seconde main.
Il ne s’agit en aucun cas d’un marqueur d’origine, et encore moins d’un indicateur de provenance étrangère.
- Ce que le hibou atteste exclusivement : le titre légal du métal (or 18 carats – 750‰) et le passage par le contrôle officiel français.
- Ce que le hibou signifie concrètement : le bijou a été réintroduit dans le circuit légal français et validé par les institutions françaises compétentes.
- Ce que le hibou ne dit pas : il ne renseigne ni sur le pays de fabrication, ni sur l’atelier d’origine, ni sur l’histoire antérieure de la pièce.
Dans la pratique des maisons de ventes, la majorité des bijoux présentés au Bureau de garantie proviennent de lots importants (dizaines ou centaines de pièces), sans documentation individuelle d’origine, notamment lorsque le poinçon initial a été effacé par une mise à taille ou une réparation ancienne.
Dans ce contexte, le Bureau de garantie n’a pas vocation à reconstituer l’origine de chaque bijou, mais à garantir le titre de l’or et la conformité légale. Le poinçon « hibou » est alors apposé comme marque de validation officielle.
Un bijou portant le poinçon « hibou » n’est ni moins noble, ni moins précieux qu’un bijou portant la « tête d’aigle ». Il est simplement un bijou dont le titre a été certifié dans le cadre légal français de la seconde main.
3) Le poinçon « tête de chien » — platine
La tête de chien est le poinçon d’État français utilisé pour les ouvrages en platine.
Il garantit le titre légal du platine (le plus souvent 950‰) et le contrôle par les autorités françaises.
Comme pour l’or, ce poinçon atteste la pureté du métal et la conformité réglementaire, sans indiquer l’origine ou l’époque de fabrication.
4) L’or 14 carats (585‰) — standard européen
L’or 14 carats, correspondant à un titre de 585‰, n’est pas un standard historique français, mais un standard européen reconnu.
Il est rencontré occasionnellement dans les ventes aux enchères, notamment sur des bijoux provenant d’autres pays européens, et très fréquemment d’Italie, où ce titre est couramment utilisé.
Dans le circuit de la seconde main, les bijoux en or 14 carats sont généralement accompagnés de leur poinçonnage d’origine, apposé lors de la fabrication initiale.
Lorsqu’un bijou en or 14 carats est présenté en France au Bureau de garantie, le contrôle porte exclusivement sur le titre réel du métal (585‰) et sur sa conformité au cadre légal français. Ce contrôle ne constitue ni une indication d’origine, ni une reconnaissance de fabrication française.
L’or 14 carats reflète un choix de titre différent de l’or 18 carats, sans préjuger de la qualité de fabrication ni de l’intérêt joaillier d’une pièce.
5) Seuils de poinçonnage (repères pratiques)
En France, il existe des seuils au-dessus desquels le poinçonnage d’État est en principe requis. En dessous, certaines pièces peuvent légalement circuler sans poinçon, notamment en raison de leur faible poids.
- Or / Platine : repère courant 3 g.
- Argent : repère courant 30 g.
Important : les situations peuvent varier (époque, nature de l’ouvrage, régime applicable, réparations, import, etc.). Ces seuils sont des repères de lecture, pas une promesse automatique de présence/absence de poinçon.
Questions fréquentes
Un bijou sans poinçon est-il forcément faux ?
Non. Il peut être ancien, très léger, usé (poinçon effacé), ou provenir d’un contexte où le marquage diffère. La lecture doit être globale : métal, montage, cohérence, tests et expertise.
Où regarder en premier ?
Sur une bague : intérieur de l’anneau. Sur une chaîne : près du fermoir. Sur des boucles : tige/attache. Sur un pendentif : bélière. Toujours dans les zones “fonctionnelles”, souvent petites et discrètes.
Comment Mona Lisa sécurise l’authenticité ?
Les pièces sont acquises via des maisons de ventes aux enchères accréditées en France, avec une première évaluation par un commissaire-priseur. Chaque bijou est ensuite contrôlé pour assurer authenticité, conformité et marquages selon le cadre français applicable.